Arrivée des premiers triathlètes du club le vendredi soir, nous serons environ 15 au total accompagnés pour certains de leur sympathique petite famille. Découverte du gite que nous partagerons avec une trentaine de membres du Marseille Trail Club, nous voici donc entre sportifs pour les deux prochains jours.
Trois chambres en mode dortoir sont à notre disposition, une grande salle à manger dont nous profiterons pour passer de bons moments de convivialité et une piste de danse qui deviendra le garage à vélo. Ah ces sportifs…!!
Cette première soirée permet de discuter autour d'une petite bière (ou deux… ou trois… bon d'accord on n'a pas compté) du programme de ce stage. Malheureusement un coup d'œil sur les prévisions météo nous prévient d'un weekend très pluvieux. C'est donc un peu inquiet que nous attaquons notre première nuit.
Levé tôt le samedi matin, le premier départ est prévu pour 9h pour notre sortie vélo du jour. Nous prenons notre petit déjeuner ensemble, celui ci a été déposé par la gestionnaire du gîte. Eh oui, nous sommes en pension complète ce qui signifie que tous les repas sont préparés à l'avance. Nous n'avons plus qu'à mettre les plats au four ce qui s'avère fort appréciable et laisse plus de temps libre pour l'apéro. Mais revenons à notre petit déjeuner… Les regards se tournent forcément vers l'extérieur, on y aperçoit un paysage caché par les nuages. Mais ils ne semblent pas menaçant, et il ne pleut toujours pas. Un dernier check de la météo et nous voici parti sur nos belles montures.
Nous partons donc le cœur vaillant pour notre "petite" balade. Et au bout de 2kms nous découvrons une première cote, 7% de moyenne avec un max à près de 18%... On sert les dents, on appuie sur les pédales, les roues dérapent sur la route humide face à la puissance phénoménale développée par les triathlètes… bref, au bout de 4kms nous avons déjà les jambes qui brulent et ce n'est que le début. La suite est plus douce jusqu'à Saint-Jean-Pied-de-Port puis vers Estérançuby. Seulement, au bout de 14kms une première crevaison se produit pour Jean-Philippe, puis aux 29° kms c'est au tour d'Eric, puis à 29,2kms c'est Vincent… On se dit qu'on n'est pas près d'être rentrés, mais heureusement il n'y en aura pas d'autre.
Passé Estérançuby les vraies difficultés commencent. Nous grimpons vers le col d'Arnosteguy et ce n'est pas une mince affaire. C'est qu'il nous a gâté Patrice avec ce choix. Ceux qui n'ont pas fait le bon choix de développement ou n'ont pas une bonne préparation (voir les deux) comprennent vite leur douleur. On se rassure en profitant des paysages parfois visibles entre deux nuages, en appréciant la proximité des animaux en liberté ou en s'inquiétant des vautours nous survolant. C'est chouette le pays basque!
Ca y'est, on est en haut, la tête dans les nuages. On se ravitaille en profitant de l'endroit et nos exploits. La descente se fera complétement dans les nuages. On ne voit pas à 10m et on doit éviter les nombreux randonneurs en pèlerinage sur ce petit bout de route qui est également un bout du GR10. Il fait froid, à peu près 3°C. Les pentes sont raides et nous obligent à freiner énormément. On est content quand on arrive en bas.
De retour sur Saint-Jean-Pied-De-Port deux groupes se forment. Ceux qui veulent en baver un peu plus, et ceux qui préfèrent écourter un peu la sortie. Au final le premier groupe aura fait 98kms pour presque 2200m de dénivelé positif, pour le second ce sera 85kms et presque 1900m de D+. (Le tracé du parcours : https://www.openrunner.com/r/8606819)
De retour au gite vers 15h30, une petite douche, une petite bière et on profite du repas préparé. Au menu, du poulet basque qui ressemble étrangement à du canard. Pendant notre repas c'est le déluge…
Le repas terminé et les jambes un peu reposées nous nous décidons à une petite marche "sportive" à Saint-Jean-Pied-De-Port. Enfin on va faire un peu de tourisme. On profite calmement de ce joli coin. Et encore une fois la chance est avec nous question météo car à peine en voiture pour prendre le chemin retour et la pluie réapparait.
Retour au chalet, retour à l'apéro. Puis un bon repas (encore du poulet basque mais qui ressemble cette fois ci à du lapin) avant une nuit bien méritée.
Au programme du dimanche, 45kms de vélo pour 1000m de D+ suivi d'une sortie trail. Les chambres doivent être libérées à 13h, alors le départ est programmé à 8h30. On ne peut alors que constater de la bonne motivation du groupe car à 8h40 nous commençons à pédaler. C'est parti pour une boucle passant par Itxassou, Espelette, Cambo-les-Bains et Louhossoa. Le début est une succession de petit "coup de cul", des pentes courtes mais bien raides. Encore une fois le mauvais choix du développement s'avère fatal. Il faudra penser pour une prochaine fois à sensibiliser tout le monde au choix de son matériel face à la rudesse des Pyrénées. Cependant la vraie difficulté du parcours apparaît après Cambo-les-Bains. Environ 3kms de montée avec des pourcentages que beaucoup d'entre nous n'ont jamais croisé, jusqu'à 20%. Alors ce n'est pas long, mais en même temps ce n'est pas court… En tout cas la satisfaction ressentie une fois en haut est unanime. Il n'y a plus qu'à redescendre. On s'accroche aux freins. Puis lors d'un freinage un peu plus appuyé, Marc se la joue alors à la Starsky et Hutch. Un magnifique dérapage qui aurait pu l'envoyer au tapis, mais c'est avec dextérité qu'il a su se rattraper. Seulement, sa roue arrière n'a pas tenu le choc. C'est peu dire qu'elle est voilée, je dirais plutôt qu'elle est pliée… Certains s'essayent alors à un redressage viril de la jante. Le résultat fini par être concluant et c'est avec une roue "seulement" voilée que le retour s'organise. Le parcours est alors un peu raccourci et se fait sans encombre.
Une transition éclair digne des plus grand triathlète est réalisée… 20min plus tard nous sommes fin prêt pour la dernière balade touristique une nouvelle fois menée par Patrice. On descend par la route de Bidarray direction l'arrière du village. Au bout de 2 ou 3 kms on quitte le bitume et on entame alors la montée. Les jambes sont déjà fatiguées alors ça pique un peu, le souffle se fait court. Mais la récompense du beau paysage une fois en haut est plus qu'appréciable. La descente s'avère technique, il faut bien faire attention à la pose du pied. Une pensée particulière au jeune Luc qui suit sans problème le groupe et qui se frotte même à la tête du peloton. Arrive alors la dernière côte, la dernière ligne droite du weekend pour le retour au gite. Et c'est ce qui s'appelle (se) finir en beauté. Certains ont toujours la caisse pour courir en montant, chapeau. Ils attendront en haut les retardataires pour faire les 200 derniers mètres tous ensemble. Beau geste, ça mérite une petite larme pour la fin de l'histoire, sniff…
Douche, rangement et dernier repas basque : Axoa, fromage de brebis et gâteau basque. C'était super mais il est alors temps de rentrer. Merci à tous pour la bonne humeur et ces moments de convivialité. Merci surtout aux gentils organisateurs pour ce weekend sans faute et sans pluie. A quand la prochaine…?
La petite vidéo du week end sur YouTube : Lien